Les normes électriques à respecter dans une salle de bain (zones de sécurité et IP)

La salle de bain est l’une des pièces les plus sensibles d’une habitation en matière de sécurité électrique. L’eau et l’électricité ne font pas bon ménage : une mauvaise installation peut entraîner des risques graves comme l’électrocution ou l’incendie. C’est pourquoi il existe des règles strictes pour encadrer l’aménagement électrique des salles de bain.

En Belgique comme ailleurs en Europe, ces règles s’appuient notamment sur la norme IEC 60364-7-701, qui définit des zones de sécurité autour des points d’eau et impose des exigences précises concernant les indices de protection (IP) des équipements électriques.

Pourquoi des normes spécifiques dans la salle de bain ?

L’humidité, la condensation et les projections d’eau rendent la salle de bain particulièrement dangereuse. Un appareil électrique mal protégé ou mal installé peut devenir une source de risque immédiat.

Les normes électriques pour les salles de bain poursuivent trois objectifs :

.Protéger les personnes contre les chocs électriques.

.Assurer la durabilité des installations en utilisant des matériels adaptés à l’humidité.

.Définir des règles claires d’implantation pour limiter les erreurs lors des travaux.

Ces normes sont obligatoires et doivent être respectées aussi bien en construction neuve qu’en rénovation.

Les zones de sécurité dans une salle de bain

Pour faciliter la compréhension et l’application des règles, la salle de bain est découpée en zones numérotées selon la proximité des sources d’eau (baignoire, douche). Chaque zone a des contraintes spécifiques concernant le type de matériel électrique autorisé.

Zone 0

Définition : l’intérieur de la baignoire ou du receveur de douche.
Règles : seuls les équipements fonctionnant en très basse tension de sécurité (TBTS, 12 V maximum) sont autorisés.
Indice de protection minimum : IPx7 (protection contre l’immersion temporaire).
Exemple autorisé : une lampe étanche alimentée en 12 V.

Zone 1

Définition : la zone située au-dessus de la baignoire ou du receveur de douche, jusqu’à une hauteur de 2,25 m à partir du sol.
Règles : seuls les équipements en TBTS (12 V max) sont autorisés, avec le transformateur situé en dehors des zones 0, 1 et 2. Les chauffe-eaux électriques spécifiques à la salle de bain peuvent être installés si conçus pour.
Indice de protection minimum : IPx4 (protection contre les projections d’eau).
Exemple autorisé : spots encastrés basse tension étanches.

Zone 2

Définition : la zone qui entoure la zone 1, sur une largeur horizontale de 60 cm. Hauteur : toujours 2,25 m.
Règles : peuvent être installés les luminaires et prises protégés par un dispositif différentiel 30 mA. Les chauffe-serviettes électriques adaptés sont également autorisés.
Indice de protection minimum : IPx4 (ou IPx5 en cas de jets d’eau directs, par exemple dans une douche avec jets latéraux).
Exemple autorisé : un sèche-serviette électrique certifié salle de bain.

Zone 3 (selon interprétation belge ou française)

Dans certaines réglementations, une zone 3 est définie, allant jusqu’à 2,40 m au-delà de la zone 2. En Belgique, la norme RGIE (Règlement Général sur les Installations Électriques) applique des règles proches de celles-ci : au-delà de 60 cm de la zone 2, les contraintes sont assouplies, mais les appareils doivent toujours être protégés par un différentiel 30 mA.

Les indices de protection (IP)

L’indice de protection (IP) est un code normalisé qui indique le niveau de protection d’un appareil électrique contre la pénétration des corps solides (poussières) et des liquides (eau). Il est constitué de deux chiffres :

.Le premier chiffre indique la protection contre les solides (de 0 à 6).

.Le deuxième chiffre indique la protection contre les liquides (de 0 à 9).

Exemples :

.IP44 : protégé contre les corps solides > 1 mm et contre les projections d’eau.

.IP55 : protégé contre la poussière et les jets d’eau.

.IP67 : protégé contre la poussière et l’immersion temporaire.

Dans une salle de bain, le second chiffre (résistance à l’eau) est le plus important. Plus on se rapproche de la source d’eau, plus l’indice requis est élevé.

Les dispositifs de protection obligatoires

Outre le respect des zones et des IP, certaines protections électriques sont obligatoires dans une salle de bain :

.Disjoncteur différentiel 30 mA : il protège contre les fuites de courant et est indispensable pour éviter l’électrocution. Toutes les lignes alimentant la salle de bain doivent être reliées à ce différentiel.

.Mise à la terre : tous les équipements métalliques (tuyaux, baignoire, robinetterie) doivent être reliés à la terre pour éviter tout risque.

.Circuits dédiés : certains appareils comme les lave-linge ou chauffe-eau doivent être alimentés par un circuit spécifique.

Les équipements autorisés par zone

Pour mieux visualiser, voici un résumé des équipements autorisés :

.Zone 0 : uniquement appareils TBTS 12 V IPx7 (éclairage spécifique étanche).

.Zone 1 : appareils TBTS 12 V IPx4 minimum, chauffe-eau adaptés.

.Zone 2 : luminaires, interrupteurs et prises IPx4 minimum, sèche-serviettes, toujours protégés par différentiel 30 mA.

.Au-delà : équipements standards, mais protégés par différentiel 30 mA.

Exemples pratiques

Installer un miroir lumineux avec prise intégrée : il doit être en dehors des zones 0 et 1, et au minimum en zone 2 avec un IP44.
Mettre un lave-linge dans une salle de bain : uniquement possible en zone hors 2, avec une ligne dédiée protégée par différentiel.
Poser un radiateur soufflant : uniquement dans la zone 2 ou au-delà, certifié pour salle de bain.

Bonnes pratiques pour une installation sécurisée

1.Toujours vérifier les IP avant d’acheter un luminaire ou un appareil.

2.Ne jamais installer de prises électriques dans les zones 0 et 1.

3.Placer le transformateur des équipements basse tension hors des zones de sécurité.

4.Confier l’installation à un électricien agréé, surtout en rénovation.

5.Tester régulièrement le différentiel 30 mA pour s’assurer de son bon fonctionnement.

La pièce de confort

La salle de bain, pièce de confort par excellence, ne doit jamais devenir une source de danger. Grâce à la définition claire des zones de sécurité et aux indices de protection IP, il est possible de garantir une installation électrique fiable et conforme aux normes.

Le respect de ces règles, associé à l’utilisation de dispositifs de protection comme le différentiel 30 mA, réduit considérablement les risques d’accident.

En cas de doute, il est toujours recommandé de faire appel à un professionnel qualifié. Cela vous assure non seulement une installation sécurisée, mais aussi une conformité totale aux réglementations en vigueur.